Histoire de la Chaize-le-Vicomte

 

 

       La présence humaine sur le territoire de la commune est probablement très ancienne. Lors de la construction de l’autoroute Angers-La Roche-sur-Yon, des fouilles archéologiques ont révélé, au lieu-dit « La Chapelière », des vestiges d’un village gaulois qui s’échelonneraient  du IIIe au Ier siècle avant J.C.

 

 LE MOYEN AGE :

         Le nom « La Chaize-le-Vicomte » (« Casa Vicecomitis » en latin) apparaît essentiellement au XIe siècle et signifie « la demeure du vicomte ». Puissants seigneurs implantés dans le Poitou, vassaux des ducs d’Aquitaine, les vicomtes de Thouars possèdent de nombreux fiefs dans le Bas-Poitou (actuelle Vendée), dont la contrée de l’actuelle Chaize-le-Vicomte. AIMERY IV, vicomte de Thouars des années 1050 à sa mort en 1093 y possède un simple rendez-vous de chasse près de la grande forêt giboyeuse.

          En 1069, il fait édifier en ce lieu un château fort dont il reste quelques vestiges. Ce château est doté d’une chapelle qui va devenir l’église Saint Jean-Baptiste. C’est de ce château que vient le nom « La Chaize-le-Vicomte ». En 1080 débute la construction, sur l’ordre d’AIMERY IV, d’une imposante église romane en granit. Dédiée à Saint Nicolas, elle fait partie d’un prieuré bénédictin et l’ensemble est consacré par l’évêque de Poitiers Pierre II, les 6 et 7 décembre 1099 en présence du vicomte de Thouars HERBERT et de son frère GEOFFROI. A cette occasion s’est déplacé à La Chaize le plus puissant de tous les vassaux du roi de France, le duc d’Aquitaine GUILLAUME IX le Troubadour, grand-père de la future ALIENOR d’Aquitaine. C’est d’ailleurs dans l’église Saint Nicolas que le duc décide de partir en croisade pour la Terre Sainte.

           Assez important, le prieuré semble avoir compté une quinzaine de moines au début du XIIe siècle. En 1104, à son retour de la croisade, le nouveau vicomte GEOFFROI III s’installe à la Chaize qui devient, jusqu’en 1123, la capitale (de fait, sinon de droit) de la vicomté de Thouars. Honneur suprême, La Chaize reçoit, en 1120, la visite du pape CALIXTE II.

           Avec la guerre de Cent Ans, l’église et les bâtiments monastiques subissent une certaine décadence. Face aux violences de la guerre, des fortifications sont élevées : muraille avec meurtrières protégeant le prieuré à l’est et au sud, échauguette avec mâchicoulis à l’angle nord-ouest de l’église.

 

 

LES TEMPS MODERNES :

            Autour de l’église et du château, une localité s’est développée avec des activités artisanales et commerciales. Au XVIe siècle, les églises Saint Jean-Baptiste et Saint Nicolas deviennent paroissiales. La Chaize-le-Vicomte possède donc, jusqu’à la Révolution Française, deux paroisses distinctes. Outre le déclin de la vie monastique (qui disparaît bien avant la Révolution Française), les malheurs frappent durement le prieuré et l’église Saint Nicolas. Le chœur et les deux bras du transept, ainsi que le clocher surmontant la croisée du transept s’effondrent à une date inconnue mais située entre 1556 et 1701. Ces parties ne seront jamais reconstruites. Toutefois, en 1757, l’actuel clocher carré à l’angle nord-ouest de l’église Saint Nicolas est édifié.

            Dans les années 1560, la Chaize semble être le théâtre d’importants rassemblements de calvinistes. Les guerres de religion déchirent le Bas-Poitou et, le 15 mars 1568, une bande armée de huguenots s’empare du prieuré Saint Nicolas et de son église et les pillent.

            Au milieu du XVIIe siècle, les troubles de la Fronde (révolte de nobles contre la régente ANNE d’Autriche et son ministre MAZARIN pendant la minorité de LOUIS XIV) n’épargnent pas la Chaize-le-Vicomte. En 1650, des nobles bas-poitevins assiègent le château où se sont retranchées des troupes commandées par le lieutenant général du roi en Bas-Poitou, Gabriel de CHASTEAUBRIAND, comte des ROCHES-BARITAUD. Ce dernier doit capituler face aux rebelles.

 

 

LA REVOLUTION FRANCAISE ET LA PERIODE NAPOLEONNIENNE :

            Les Basses Prisons Pendant la Révolution Française, la localité est débaptisée et s’appelle « La Chaize-le-Peuple ». Elle devient un chef-lieu de canton. Le curé de la paroisse Saint Jean-Baptiste accepte de prêter le serment constitutionnel, ce qui permet de continuer un certain temps à y célébrer le culte. En revanche, le curé de la paroisse Saint Nicolas étant réfractaire, l’église est fermée et, pendant les guerres de Vendée, elle sert d’abattoir et de boucherie pour l’armée républicaine. Le culte n’y redémarre qu’à partir de 1796, sous le Directoire.

             En revanche, les deux églises, considérées comme biens nationaux, n’ont jamais été achetées par des particuliers et n’ont pas souffert des transformations souvent mutilantes subies par d’autres églises. L’église Saint Jean-Baptiste est néanmoins démolie en 1812. La vente comme biens nationaux de plusieurs logis nobles et de leurs terres engendre de grosses fortunes foncières à la Chaize.

             Lors du transfert du chef-lieu de la Vendée de Fontenay-le-Peuple au centre du département, NAPOLEON Ier a pensé établir la préfecture à la Chaize-le-Vicomte. C’est finalement la Roche-sur-Yon qui est choisie sous le nom de Napoléon-Vendée.

 

 

DU XIXe SIECLE A NOS JOURS

             Bon nombre d’acquéreurs de biens nationaux sont devenus des notables fonciers et occupent les fonctions municipales vicomtaises aux XIXe et pendant une partie du XXe siècle..

             L’activité économique est importante. Outre les artisans ruraux traditionnels, la localité compte de nombreux tisserands et tanneurs que la révolution industrielle fait disparaître progressivement. On exploite, sur la commune, une carrière d’ardoise au lieu-dit « L’Embergère ». L’arrivée du chemin de fer dans les années 1870 donne un coup de fouet aux activités commerciales avec, entre autres, d’importantes foires aux bestiaux.

             Les trois premiers quarts du XXe siècle sont, en revanche, marqués par une certaine stagnation. Un nouvel essor s’affirme dans le dernier quart du XXe siècle et au début du XXIe siècle. Bien située au cœur de la Vendée, la Chaize bénéficie de la proximité de La Roche-sur-Yon. La mise en service de la rocade à 2 x 2 voies Bournezeau-La Roche, des autoroutes Nantes-Niort à l’est et Angers-La Roche au nord-ouest assure une desserte efficace. La création de la zone artisanale et commerciale de la Folie permet de dynamiser et d’enrichir l’activité économique. Tous ces éléments favorisent la création de nombreux lotissements qui suscitent un net accroissement démographique.

             Le quartier ancien du bourg bénéficie, quant à lui, d’aménagements soulignant son intérêt historique et patrimonial : effacement de réseaux, mise en valeur des vieilles rues, éclairage par le sol, illumination de l’église Saint Nicolas (classée monument historique depuis 1908).